Suite au lancement de Grenelle de l’environnement fait par le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo en avril, quatre groupes (l’Etat, les collectivités locales, le patronat, les syndicats et les Organisations non gouvernementales) se sont réunis, ce mardi, pour proposer 500 mesures visant à « écologiser » la politique maritime française. Le ministre les étudiera jusqu’à début juillet où se tiendra une table ronde finale statuant sur celles que le gouvernement mettra en vigueur. Parmi les plus unanimes, se trouvent la protection d’un tiers du littoral d’ici 2020 (contre 14 % aujourd’hui), l’encadrement de la pêche de loisir, la création de l'Agence nationale de l'archipel France, chargée de mettre en œuvre les nouvelles instructions et l’établissement d'une « maison commune » aux pêcheurs et aux scientifiques.

L'association internationale du transport aérien (l’Iata) réunit en ce moment ses membres à Kuala Lumpur (Malaisie). Et le climat n'est pas au beau fixe. L'organisation estime à 9 milliards de dollars, la perte que devront subir les compagnies aériennes, cette année. C’est plus du double par rapport aux précédentes expertises évaluées à 4,7 milliards. Ajoutés aux 10,4 milliards de déficit établis en 2008, l’Iata redoute quelque 20 milliards de dollars envolés sur deux ans. « C'est la situation la plus difficile que le secteur ait eu à affronter. Je suis réaliste. Je ne vois pas ce qui pourrait inciter à l'optimisme », a sincèrement déclaré, Giovanni Bisignani, le Directeur général de l'Iata, à Kuala Lumpur.

Cette dépression pourrait logiquement se ressentir dans une baisse voire une annulation de commandes de Boeing et d’Airbus. Des responsables de compagnies ont d’ores et déjà annoncé qu’ils reporteraient certains achats. L’Association internationale table sur une chute de 30 % en 2010. John Leahy, directeur commercial de d'Airbus se montre plus confiant. United Airlines projette, par exemple, de commander 150 avions neufs en 2009.

Dix-sept corps au total ont été retrouvés au cours du week-end, ainsi que « des dizaines de composants structurels » de l’Airbus d’Air France, a annoncé hier soir un porte-parole militaire brésilien. Représentant de l’armée de l’air, le lieutenant colonel Henry Munhoz, a précisé qu'ils étaient maintenant à bord d’une frégate brésilienne pour rejoindre l’archipel de Fernando de Noronha, à un peu plus de 800 km du lieu présumé de l’accident du Boeing A330, abîmé dimanche dernier avec 228 passagers. Parmi les onze nouveaux corps récupérés dimanche, quatre sont des femmes et quatre des hommes.

Ce matin, le secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau a souligné que les corps n’avaient pas encore été identifiés et que les recherches se pouursuivaient pour localiser les boîtes noires de l’appareil.

Dans le même temps, le Premier Ministre, François Fillon a annoncé la nomination d’un ambassadeur : Pierre-Jean Vandoorne, actuellement inspecteur général adjoint des affaires étrangères. Il aura pour fonction d’informer et d’aider les familles mais aussi d’assurer la liaison entre les différents pays concernés par la catastrophe aérienne.

Plusieurs rumeurs de restructuration courent depuis ces derniers jours au sein du groupe. L’émancipation de Dassault Aviation dans le capital du groupe électronique et l’arrivée de Luc Vigneron à la présidence pourraient engendrer des transformations de management sans toutefois que l’information soit confirmée officiellement. Le départ d’Alexandre de Juniac, directeur général chargé de l’Asie, l’Afrique, le Moyen Orient et l’Amérique latine devrait remplacer Stéphane Richard en tant que directeur de cabinet de la ministre de l’Economie Christine Lagarde. Ce qui laisse planer de multiples hypothèses quant à la nomination de son successeur. Le nom de Jean-Georges Malcor, patron de la division aéronautique est ce moment évoqué.

D’un point de vue plus général, on s’attend à quatre départs minimum, au sein du comité exécutif.

La marine brésilienne qui avait retrouvé de la carcasse flottant sur les eaux de l’Atlantique, hier, s’est finalement rétractée en infirmant qu’elle provenait de la carlingue du Boeing d’Air France. Le directeur du département de contrôle de l'espace aérien brésilien, Ramon Cardoso a, en effet, expliqué que les pièces, au préalable identifiées comme celles de la soute à bagages, étaient en bois. Or, « il n’existe pas de pièces de bois sur cet avion », a-t-il justifié. Par ailleurs, l’armée locale a également contredit sa première hypothèse selon laquelle la tache de kérosène repérée à la surface de la mer, appartenait à l’A330. Il s’agirait en fait d’huile échappée d’un navire.

Tous ces débris seront, cependant, analysés par le centre de commandement des recherches à Recife. Mais cette série de fausses pistes n’est pas sans renforcer le mystère renfermant la disparition de l’Airbus.

Les familles des victimes vont pouvoir se rendre, aujourd’hui, sur les lieux prétendus du drame.