Le blocus du port, levé hier matin pour permettre aux pêcheurs d'assister à leur assemblée générale, n’aura pas permis la reprise d’activité. S'alignant sur leurs collègues d'Étaples, Boulogne et Calais, les Dunkerquois ont décidé de poursuivre le mouvement mais sous d'autres formes. Les pêcheurs, de leur côté, ont confié leur mécontentement au député européen Jacky Hénin (PC), venu les soutenir. « J'ai le sentiment qu'on n'a pas avancé d'un iota sur la question des quotas », a exprimé, hier, le vice-président du comité des pêches de Dunkerque et porte-parole des pêcheurs, Patrice Haezebrouck. Les annonces faites par le ministre leur semblent insuffisantes : 92 tonnes de sole en plus, non consommées sur le quota 2008 et reportées sur 2009 à partir de juin, c’est peu. Résultat : les pêcheurs se donnent 15 jours pour aboutir à de nouvelles négociations où ils seront reçus par le Commissaire européen en charge de la pêche, Joe Borg. En attendant, ils reprennent la mer en zone boulonnaise, là où les quotas sont pratiquement atteints et les bateaux nombreux.

Les ports de Calais et Dunkerque, bloqués depuis mardi pour obtenir une hausse des quotas de prises, ont été provisoirement débloqués, ce matin, pour permettre aux pêcheurs en grève d'assister aux assemblées générales. Le port de Boulogne-sur-Mer, lui, reste toujours à l’arrêt.

La reprise d’activité sera éphémère, donc, juste le temps de décider de la poursuite du mouvement. Les marins-pêcheurs qui ont rencontré le ministère de la pêche, Michel Barnier hier soir, se disent déçus de l’issue de la discussion. Si le ministre a promis un plan d’accompagnement et une enveloppe de 4 millions d’euros pour aider les pêcheurs du Nord-Pas-de-Calais, il n’a pas changé de position concernant le nombre de quotas, jugé trop faible par les professionnels.

Les voix des syndicats de ferries renforcées par celles de la CFDT et de SeaFrance ont donc averti qu’elles bloqueraient le tunnel sous la Manche à partir de jeudi matin, « s'ils n'obtenaient pas un accord avec le gouvernement, le port est encore paralysé ».

Même si aucun licenciement sec n'est prévu, le chiffre fait froid dans le dos. Au cours des deux prochains exercices (2009-2010 et 2010-2011), des retraites et CDD ne seront donc pas renouvelés.

Air France, ne parvenant pas à se rétablir de la diminution de ses capacités (4 %) et de la chute de son trafic -selon le quotidien La Tribune- avait déjà annoncé en février avoir supprimé 1 000 à 1 200 postes sur un total de 70 000. Sans compter que la compagnie avait enregistré une perte record de 650 millions d'euros entre janvier et mars. Elle s’apprête à présenter en mai une nouvelle perte d'exploitation à hauteur de 200 millions d'euros pour l'exercice 2008-2009.

Les marins-pêcheurs protestant contre les quotas de pêche, qu’ils estiment trop bas, bloquaient la circulation maritime de port de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), hier. Leur mouvement s’est étendu depuis sur les ports de Dunkerque et Calais. Ce matin, le trafic transmanche était interrompu. Les pêcheurs réclament une hausse des quotas. Selon eux, les réserves en poissons pourront la supporter sans problème. "Nous lançons un mouvement dur, pour autant de temps qu'il le faudra" a averti Patrick Haezebrouck, le vice-président du comité des pêches de Dunkerque. Face à ce soulèvement, le ministre de l’Agriculture et de la Pêche Michel Barnier, a accepté de « dialoguer », demain précisant que l’indemnisation éventuelle des navires se ferait au cas par cas, sans envisager toutefois de renégociation.

La compagnie aérienne australienne Qantas a annoncé qu’elle réduisait fortement ses prévisions de bénéfice annuel. En passe à une chute de ses commandes et à la croissance de la concurrence, le groupe a également déclaré qu’elle envisageait de 500 nouvelles suppressions de postes d’encadrement -en plus des 1590 déjà prévues-.

Par ailleurs, Qantas se voit contrainte de reporter ses commandes de ses quatre Airbus A380 et de ses douze Boeing 737-800.

Ces mesures aidant, la compagnie mise, aujourd'hui, sur un bénéfice brut compris entre 100 et 200 millions de dollars australiens (73 à 146 millions de dollars) pour fin juin, au lieu de 500 millions, initialement prévus en novembre. Mesures auxquelles s'accompagnera une baisse d'investissements d’au moins 800 millions de dollars australiens en 2009/2010.